Paris est magique. Pas trop pour son équipe de football mais pour son marathon printanier. Quoi de plus merveilleux pour un coureur à pied que de traverser cette ville d’ouest en est puis d’est en ouest, avec tout ce qu’elle offre comme paysage plus beaux les uns que les autres. De l’arc de triomphe à l’avenue Foch, en passant par l’avenue des Champs Elysées, la Concorde, la rue de Rivoli, la place de la Bastille, l’avenue Daumesnil, le Bois de Vincennes, à nouveau l’avenue Daumesnil (mais par le même tronçon), et encore la place de la Bastille, puis les quais et tous leurs ponts et enfin le Bois de Boulogne jusqu’à la porte Dauphine.

Ce matin « mythique » du 10 avril 2011 (certains sauront pourquoi), ce n’était pas gagné pour moi. Une douleur dans le mollet gauche me faisait douter du bon déroulement de la course et donc de la stratégie à adopter. Arrivée vers 7h à porte Dauphine avec ma supportrice préférée : Fabienne, je me suis préparé tranquillement et me suis rendu en marchant vers mon SAS de départ (Préférentiel juste derrière les Kényans et autres Ethiopiens). A 8h35 départ des handisports, comme d’habitude très émouvant et enfin à 8h45 les 40000 participants ou presque sont lâchés.

Une fois la ligne de départ franchie, je n’ai plus trop pensé à mes douleurs et suis parti comme d’habitude sur un bon train (3mn40s au km soit environ 16,5 km/h). Et dans l’euphorie de la course je ne sentais pas mon mollet. Les km ont défilé. Les 10 premiers ont été bouclés en 37mn30 et ca allait bien. Le passage dans le Bois de Vincennes a été un peu délicat mais à la sortie un fidèle supporteur m’a permis de relancer la machine, si bien que le semi fut avalé en 1h19mn18s comme en 2008 lors de mon précédent record. J’étais donc sur de bonnes bases il « suffisait de tenir le rythme ». Ce que je fis encore longtemps avec l’aide de ma supportrice préférée (je l’ai déjà dit plus haut) au 27^ème km, sur le pont Alexandre III, comme mon 3^ème prénom, et du club d’Auvers sur Oise au 30^ème km. L’entrée dans le Bois de Boulogne avec son « petit faux plat » a réveillé quelques angoisses. Mais je savais qu’au 39^ème m’attendaient d’autres supporteurs. Donc pas question de lâcher l’affaire. J’ai juste un peu levé le pied (pour un coureur c’est mieux) et ai abandonné l’idée de faire moins de 2h40mn par contre pas celle de battre mon temps de 2008. Et c’est sous les acclamations (pas toutes pour moi) de milliers de personnes que je suis passé porte Dauphine et que j’ai grimpé l’avenue Foch dans un sprint pas aussi rapide que voulu mais après 42km c’est normal. Et la ligne d’arrivée fût franchie. Quel soulagement et quel bonheur mais aussi quelle revanche sur New York.

Mon temps : 2h41mn29s soit 1mn de moins qu’en 2008 et ma place au scratch 111^ème (190^ème en 2008).

Je tiens à remercier tous ceux qui m’ont supporté en ce dimanche ensoleillé du 10 avril 2011, même ceux arrivés en retard. Merci aussi à tous ceux qui m’ont supporté durant mes semaines d’entrainement, pas toujours facile d’être avec un coureur de fond. Une pensée enfin pour ceux qui n’ont pu venir aujourd’hui, mais qui était quand même un peu avec moi. Grâce au soutien de tous et aussi un peu grâce à mes capacités j’ai pu réaliser un nouveau rêve à bientôt 50 ans.

A l’année prochaine si tout va bien…